Chapitre 2
Merry de Magog
Ce n’est surement pas une coincidence dans le futur industriel de Magog qu’avant même qu’il y ait une communauté, que l’énergie de l’eau soit utilisé. Nicholas Austin, un loyaliste qui vivait à Gibraltar Point de l’autre côté du lac à Georgeville (appelé dans ce temps Copp’s Ferry) a installé un moulin à farine. Il avait déjà un moulin à café à Gibraltar Point qu’il avait acheté à Québec et qu’il avait transporté à travers la forêt sur son dos. À Magog, il y construit un barrage rudimentaire, soit un parapet de roches dans la rivière Magog. Simple, mais efficace, cela réussit à divertir le courant dans deux couloirs restraints qui seront ultimement utilisés. Une roue à eau dans ces couloirs sera alors utilisé pour le moulin à eau. Par la suite, le courant sera utilisé pour une scierie, deux menuiseries et la première usine de textile à Magog, une projection de ce qui allait se développer car Magog jouera un rôle important dans l’industrie du textile.
Mais ces développements, bien qu’ils aient commencés avec le barrage d’Austin ne seront pas issus de lui mais de Ralph Merry III, le premier vrai colonisateur de Magog.
Ralph Merry III est arrivé de Massachusetts en 1798, trois ans après que Austin ait batti son barage. Il était bien fourni d’argent et d’influence et au tout début, dévoilera ses intentions qu’il était à Magog pour y rester. C’est hors de tout doute que Merry à reconnu que Magog était naturellement adapté pour y avoir les fondations d’une grande colonie. Il achetera d’Austin son moulin à farine, sa scierie et probablement qu’il a donné aussi pour avoir le barrage. De plus, il prendra possession de 13 000 acres de terres, soit la dimension de la ville présentement, ainsi que les droits sur l’eau.
Les années seront prospères pour Merry. Il travaillera de façon ardu et donnera un bon service aux colons de la région. Son travail et son initiative seront récompensés. En 1814, il y construit une maison que l’on peut encore trouver à Magog. Elle sera occupé par ses descendants jusqu’à la fin du 20ième siècle.
La résidence de Ralph Merry, la maison la plus vieille de Magog, en haut à droite est Ralph Merry V. Illustration de H. Belden’s « Historical Atlas of Quebec Eastern Townships » (1881)
Son entreprise était utile pour Magog. En 1818, la communauté mettait en place la première école. Le fils de Ralph Merry III, soit Ralph Merry Jr. en était le premier professeur. Le magasin général ouvrit en 1820 par John Weatherbee et supposément que l’opération a été financé par Merry.
Éventuellement, le magasin deviendra le premier comptoir de poste à Magog. Ce même batîment, encore utilisé aujourd’hui est occupé par la Banque de Montréal. En 1834, le jeune Ralph Merry essayera de créer une industrie d’allumetes, bien que le projet soit un échec, c’était quand même une autre étape dans l’histoire industrielle de la communauté.
Au tournant du siècle, de plus en plus de colons s’installèrent. Régulièrement, des visiteurs passaient, visitaient les cabines isolés, prêchait, priait, conseillait et, surtout, apportait des nouvelles de l’extérieur. Les familles pionnières de Chamberlain, Merrill, Baird, Peasley, Geer, Brown, Turner, Lloyd, Ives, Donigan et Wallace était déjà localisés sur la côté est de la rive du lac Memphrémagog. Cette population dense, même s’ils étaient séparés par plusieurs kilomètres, a un un effet tel que la natalité à diminué.
C’est à ce temps que l’industrie du textile à Magog débutera. L’élevage des moutons était en plein essor et Merry ajoutera un moulin à carder la laine qui utilisera le barrage primitif. Les colons apportaient leurs cotons pour être tissés. Personne jusqu’à ce jour n’aurait pu prévoir que les grandes industries de textile qui sont maintenant à Magog. Pourtant, ce premier moulin est une première étape importante dans les progrès de Magog.
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